Depuis une dizaine d’années et l’arrivée au pouvoir de Xi Jimping, cette minorité musulmane turcophone enracinée depuis des siècles dans le Xinjiang (nord ouest de la Chine)est l’objet d’une volonté d’anéantissement total. L’explication officielle exprimée par le parti communiste chinois est la lutte contre l’islamisme mais ce n’est qu’un prétexte pour masquer la véritable raison qu’est un nationalisme totalitaire. Là encore, comme à d’autres époques ou dans d’autres parties du monde, on constate que le nationalisme mène toujours au pire. D’autres minorités de la région ( Kazakhs, Kirghizes, Ouzkecks et Tatars)sont également victimes d’une intense répression.
Sur une population Ouïghours de 12 millions, 2 à 3 millions sont internés dans des camps et subissent des sévices : stérilisation forcée, viols, chocs électriques, prélèvements d’organes, tortures, séparation des parents et des enfants, travail forcé en quasi esclavage…Tous ces faits correspondent totalement aux catégories définies par la Convention Internationales de 1948 sur les génocides.
Après le parlement Européen, l’assemblée nationale a voté une résolution le jeudi 20 Janvier 2022 portant sur « la reconnaissance et la condamnation du caractère génocidaire des violences politiques systématiques ainsi que des crimes contre l’humanité actuellement perpétrés par la République de Chine à l’égard du peuple Ouïghours ».
La résolution, votée par 169 député.es sur 175 présent.e.s, « invite le gouvernement français à adopter les mesures nécessaires auprès de la communauté internationale et sa politique étrangère à l’égard de la République de Chine » pour faire cesser cette situation Très bien … mais il faut que ces mots soient suivis d’actes !
Ce n’est pas le cas puisque, en contradiction avec cette résolution, le gouvernement français a annoncé que la ministre de la jeunesse et des sports, Roxana Maracineanu, se rendrait à Pékin durant les Jeux Olympiques (J.O).
Contrairement à d’autres pays européens (Pays Bas, Danemark, Grande Bretagne, Allemagne), la France ne pratiquera donc pas le boycott diplomatique alors que c’est une absolue nécessité car le pouvoir chinois veut tirer un bénéfice politique des J.O, comme le régime nazi l’a fait avec les J.O de Berlin en 1936…
La diplomatie française et internationale doit être active et ferme dans son soutien aux Ouïghours et l’argument économique peut aussi être utilisée avec entre autre, le boycott des marques ( Nike, Zara, Uniglo, Lacoste par exemple) tirant profit du travail forcé dans la récolte du coton ou la fabrication des vêtements.
Cela peut être efficace comme l’a prouvé le boycott des oranges Outspan et des produits d’Afrique du Sud au temps de l’apartheid.
Ainsi, il faut organiser une complémentarité entre la politique étrangère des états et l’action des citoyens consommateurs au nom de l’éthique politique, du respect des Droits humains et de la solidarité internationale.
