ARTICLE DU PARISIEN MERCREDI 10 AVRIL : « Près de 300 personnes ont assisté hier soir au conseil municipal extraordinaire de Clichy, organisé devant l’hôtel de ville, sous une immense tente. A l’ordre du jour, la sauvegarde de l’hôpital Beaujon, menacé de fermeture par un projet de fusion avec l’hôpital Bichat (Paris XVIIIe), sur un nouveau site du Nord parisien actuellement à l’étude par l’AP-HP. Conseillers municipaux, médecins et représentants syndicaux ont rappelé leur attachement à Beaujon et à la santé de proximité devant des habitants acquis à leur cause puisque plus de 6000 personnes ont déjà signé la pétition citoyenne lancée par les élus PCF, EELV et Front de gauche. Et l’avenir incertain de l’hôpital mobilise bien au-delà de la commune puisque Jacques Bourgoin et Jacqueline Rouillon, maires PCF respectivement de Gennevilliers et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) étaient également présents. Tous réclament une véritable concertation et le déblocage d’une enveloppe budgétaire de 26 M€ pour la rénovation de l’hôpital. »
Discours d’Alain FOURNIER :
Trois remarques, trois arguments qui n’ont pas encore été dits et qui condamnent le projet de restructuration de l’APHP :
1. Qui dit destruction de Beaujon et Bichat veut dire construction d’une usine. Or, nous condamnons ces usines à soins où les malades deviennent des dossiers et des numéros consultant à la chaîne et subissant des actes qu’ils ne comprennent pas faute de temps et d’explications. Toutes les études menées sur les exemples de guérison montrent la nécessité d’information du patient afin qu’il soit acteur de sa maladie et non un cobaye passif.
2. Dans des villes comme à Clichy, la vie actuelle crée des stress, des allergies. La pollution provoque 42 000 morts précoces en France. Au-delà de l’obligation vitale de traiter des causes dans le cadre de politiques publiques limitant les pollutions, l’hôpital doit jouer un rôle thérapeutique et de prévention de ces décès, d’où l’utilité de rester proche de la population.
3. Enfin, au-delà de la politique du soin, nous défendons une vraie politique de santé : soigner, c’est bien mais ne pas tomber malade, c’est mieux. Là encore, l’hôpital en relation avec l’ensemble de la communauté médicale a un rôle à jouer.
Aussi, nous refusons l’idée de la fermeture des hôpitaux de Beaujon et de Bichat en vue de fusionner dans un pôle hospitalier construit on ne sait où au nom de la rationalité technocratique et de la rentabilité financière supposée.
Nous nous indignons de cette vision technocratique où l’humain passe après la finance et l’argent. Qu’est-ce que c’est que ce monde, cette société où la rentabilité financière impose la prise en charge de la vie des gens, la santé des gens, la maladie des gens ?
Nous voulons garder des hôpitaux de proximité, au plus près des lieux de vie des habitants pour tous les actes médicaux du quotidien, comme les urgences ou la maternité.
Pour toutes ces raisons, nous exigeons le maintien de Beaujon et Bichat avec les budgets nécessaires d’investissement pour leur remise en état et de fonctionnement.
Tous ensemble, avec la mobilisation citoyenne, nous gagnerons.