Clichy, jeudi dernier. De gauche à droite : Marie-Claude Fournier (EELV), Danielle Ripert (PS), Mireille Gitton (UDI) et Alice Le Moal (MoDem) sont élues et candidates aux élections départementales. (LP/Anne-Sophie Damecour.)
La rencontre aurait été inenvisageable entre leur binôme masculin respectif. Mais ces quatre élues de la majorité municipale ou de l’opposition, candidates aux élections départementales sur le canton de Clichy, ont accepté de s’asseoir autour d’une même table pour parler de cette campagne, comme toujours très houleuse.
Comme une parenthèse pour parler enfin du fond.
La parité en politique. « Chez les Verts, c’est un acquis depuis longtemps. Mais je ne me satisfais pas pour autant du mode de scrutin», souligne Marie-Claude Fournier (EELV), qui plaide pour la proportionnelle. Venue avec un badge « un homme sur deux est une femme », l’élue a l’avantage de ne pas faire campagne dans l’ombre de son binôme. « La parité, c’est l’équilibre nécessaire des pouvoirs, en politique comme dans tous les domaines », estime Mireille Gitton (UDI). Comme sa collègue Verte, elle a déjà mené plusieurs campagnes sur son nom. « Mais arrêtons de mettre les femmes élues aux crèches et à l’action sociale ! », ajoute-t-elle. « Les électrices se sentent enfin représentées », ajoute la benjamine Alice Le Moal (MoDem), reconnaissant néanmoins que les candidats masculins « prennent beaucoup de place ». « Il faut effectivement avoir du caractère face à ces hommes et savoir imposer ses désaccords », enchaîne Danielle Ripert, qui espère que ces élections pousseront les femmes « à être plus nombreuses à vouloir exister en politique ».
La campagne. « Face aux barons locaux qui s’écharpent, il n’est pas facile de parler de fond », déplore Marie-Claude Fournier, qui préfère se « bagarrer » sur les dossiers quand ses homologues masculins sont souvent dans les rancœurs ancestrales. « Je regrette qu’il n’y ait pas plus de bienveillancemais cela n’entame en rien ma détermination », estime de son côté Alice Le Moal. « Il faut être forte pour encaisser la violence verbale de certains, ajoute Mireille Gitton. La solution pour mettre un terme à ces querelles, serait d’une part le non-cumul et d’autre part de limiter à trois mandats dans le temps ». La candidate fait référence au très long règne de Gilles Catoire, maire depuis 1985. « Le problème n’est pas d’être là depuis 30 ans, mais d’avoir fait des choses pour la ville », défend Danielle Ripert. Ce à quoi les trois autres candidates répondent poliment que « justement, pas grand-chose n’a été fait ».
Les dossiers à défendre. Le 29 mars, l’une des quatre candidates sera conseillère départementale. A chacune ses priorités. « Nous voulons mettre l’accent sur l’économie sociale et solidaire, car la ville a besoin d’emplois non-délocalisables », assène Marie-Claude Fournier. Valoriser la ville est également la priorité de la candidate MoDem. « Avec une médiathèque qui serait un symbole pour le rayonnement de Clichy », insiste Alice Le Moal, ajoutant que « l’aménagement des berges de Seine » contribuerait également à cette meilleure image. « La construction d’un 4e collège est aujourd’hui indispensable pour permettre aux enfants d’apprendre dans de meilleures conditions, explique, quant à elle, Mireille Gitton. Avec seulement trois collèges pour 60 000 habitants, la ville est l’une des moins bien loties du département. » Un avis partagé par Danielle Ripert, fidèle de Ségolène Royal, qui souhaite aussi mettre en avant l’aménagement de l’espace public : « Développer les circulations douces et les couloirs de bus sur les voies départementales est un véritable enjeu. »
Danielle Ripert (PS), 52 ans, adjointe PS au maire Gilles Catoire en charge des sports. Clichoise depuis 1993. Travaille dans un bureau de contrôle dans le secteur du bâtiment.